Le risque d'épilepsie serait diminué en cas d'allaitement

Publié le par allaiter en IDF

 Source : JIM.fr 

Publié le 03/06/2011

 

 

L’épilepsie affecte 1 % de la population avant 20 ans. La cause en est inconnue dans la plupart des cas mais des facteurs prénatals comme la pré-éclampsie et les infections pourraient jouer
un rôle. Le développement du cerveau continue après la naissance et l’allaitement fournit les nutriments adéquats. Des études ont montré l’association entre allaitement et amélioration du
développement cognitif et psychomoteur. La fréquence de l’épilepsie pourrait être plus basse chez les enfants ayant été nourris au sein. Une étude de cohorte danoise a examiné cette
relation. Les auteurs se sont basés sur une étude nationale menée entre 1996 et 2002, incluant environ 100 000 mères et leur enfant, menée dans le but d’identifier les conséquences à long
terme des facteurs pré et périnatals sociaux, d’environnement et de santé.

Les renseignements sur l’allaitement ont été recueillis auprès des mères par interrogatoire téléphonique informatisé à 6 et 18 mois. Les épilepsies ont été repérées grâce à un registre
national. Les paramètres enregistrés initialement ont permis d’analyser séparément un sous groupe n’ayant aucun des facteurs susceptibles d’interférer : pathologies pendant la grossesse,
prématurité, petits poids de naissance, Apgar bas, malformations et autres.

En définitive, l’analyse a été conduite sur un groupe de 42 118 enfants parmi lesquels une épilepsie a été diagnostiquée dans 638 cas avec un recul médian de 7,7 ans. Sur la cohorte totale,
98 % ont reçu un allaitement maternel et 62 % plus de 6 mois. Une étude statistique sophistiquée (méthode de régression multivariée de Cox) a permis de calculer les « ratios d’incidence ».

La relation entre la durée de l’allaitement maternel et le risque d’épilepsie n’a pas été modifiée par le sexe de l’enfant, l’âge gestationnel, la parité et l’apport maternel en acides gras
poly-insaturés. Les enfants nourris au sein pendant les périodes les plus longues avaient un risque d’épilepsie plus faible que ceux nourris moins d’un mois. Le risque d’épilepsie diminuait en
corrélation avec la durée de l’allaitement maternel de 26 % pour un allaitement de 3 à 5 mois, de 39 % de 6 à 8 mois, de 50 % de 9 à 12 mois et de 59 % plus de 13 mois. L’association était
encore constatée, une fois exclus les enfants issus d’une grossesse pathologique ou ayant eu des problèmes en période périnatale.

En conclusion, il pourrait exister une relation de cause à effet entre l’allaitement maternel et la diminution du risque d’épilepsie.

Pr Jean-Jacques Baudon

Sun Y et coll. : Breastfeeding and risk of epilepsy in childhood: a birth cohort study. J Pediatr 2011; 158: 924-9


Publié le 03/06/2011

L’épilepsie affecte 1 % de la population avant 20 ans. La cause en est inconnue dans la plupart des cas mais des facteurs prénatals comme la pré-éclampsie et les infections pourraient jouer
un rôle. Le développement du cerveau continue après la naissance et l’allaitement fournit les nutriments adéquats. Des études ont montré l’association entre allaitement et amélioration du
développement cognitif et psychomoteur. La fréquence de l’épilepsie pourrait être plus basse chez les enfants ayant été nourris au sein. Une étude de cohorte danoise a examiné cette
relation. Les auteurs se sont basés sur une étude nationale menée entre 1996 et 2002, incluant environ 100 000 mères et leur enfant, menée dans le but d’identifier les conséquences à long
terme des facteurs pré et périnatals sociaux, d’environnement et de santé.

Les renseignements sur l’allaitement ont été recueillis auprès des mères par interrogatoire téléphonique informatisé à 6 et 18 mois. Les épilepsies ont été repérées grâce à un registre
national. Les paramètres enregistrés initialement ont permis d’analyser séparément un sous groupe n’ayant aucun des facteurs susceptibles d’interférer : pathologies pendant la grossesse,
prématurité, petits poids de naissance, Apgar bas, malformations et autres.

En définitive, l’analyse a été conduite sur un groupe de 42 118 enfants parmi lesquels une épilepsie a été diagnostiquée dans 638 cas avec un recul médian de 7,7 ans. Sur la cohorte totale,
98 % ont reçu un allaitement maternel et 62 % plus de 6 mois. Une étude statistique sophistiquée (méthode de régression multivariée de Cox) a permis de calculer les « ratios d’incidence ».

La relation entre la durée de l’allaitement maternel et le risque d’épilepsie n’a pas été modifiée par le sexe de l’enfant, l’âge gestationnel, la parité et l’apport maternel en acides gras
poly-insaturés. Les enfants nourris au sein pendant les périodes les plus longues avaient un risque d’épilepsie plus faible que ceux nourris moins d’un mois. Le risque d’épilepsie diminuait en
corrélation avec la durée de l’allaitement maternel de 26 % pour un allaitement de 3 à 5 mois, de 39 % de 6 à 8 mois, de 50 % de 9 à 12 mois et de 59 % plus de 13 mois. L’association était
encore constatée, une fois exclus les enfants issus d’une grossesse pathologique ou ayant eu des problèmes en période périnatale.

En conclusion, il pourrait exister une relation de cause à effet entre l’allaitement maternel et la diminution du risque d’épilepsie.

Pr Jean-Jacques Baudon

Sun Y et coll. : Breastfeeding and risk of epilepsy in childhood: a birth cohort study. J Pediatr 2011; 158: 924-9

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